Récemment, une amie m'a parlé de méditation Maitrī. Diriger son attention et son
intention bienveillantes vers quatre personnes: soi, une personne chère, une neutre, une
hostile. Aussitôt, une fenêtre de joie et de sérénité s'ouvre à
l'intérieur de moi. Jai hâte d'envoyer quelque chose de bon à des personnes
hostiles. Il me semble que cela desserrera bien des nœuds au fond de moi.
Lors de mes recherches,
je découvre ces mots dans le Karaniya Mettā Sutta, l'hymne de l’amour universel:
«Comme une mère, au péril de sa vie,
J'entends dire: Oublie-la un peu, ta mère!
Je comprends parfaitement que des mamans protègent leur enfant au péril de leur vie. J’ai même éprouvé cet instinct en faisant du baby-sitting.
Néanmoins, tel un bouton rouge dans mon cerveau, le mot «mère» déclenche en moi un signal d'alarme. Un avertissement de danger. Je l’ai un jour croisée en rue, lors d’un retour au pays, et un pavé de peur m’a comprimé les poumons. Ce terme éveille aussi le sentiment d'une injustice immense. Un deuil. Une honte: moi, j'ai eu droit à cette mère-là.
Concrètement, comment faire pour tirer parti de cette superbe méditation citée plus haut? Il me vient l'idée de modifier légèrement le texte. Après m'être accordé cette liberté, j'essaie louve, et louveteau. Lionne, et lionceau. Ça ne va pas. Ourse, et ourson. Ça, ça va.
protège son ourson, son unique ourson».
Puis, je réalise que dans le prénom de ma mère, il y a ourse. En effet, il signifie "Cœur d'Ours". Je pense: allez, c'est sympa, il y a des liens qui se font en moi, des fils qui se reconnectent. Mais en vérifiant l'étymologie, je prends conscience que je me souviens mal: il signifie "Ours dur".
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