UN BAISER!

Je ne recevais pas de tendresse. Ni de ma mère, ni de mon père, ni de mon frère. Dans la famille, on ne se prenait pas dans les bras. On ne se touchait pas. Personne ne me disait: je t’aime. Par contre, lorsque j'allais dormir, depuis le divan dont elle ne se levait pas, ma mère ivre exigeait avec dureté: «UN BAISER!».


Un jour, j'ai réalisé que mon aversion pour le mot «câlin» était liée à mon passé d'enfant. Un drôle de chemin mental m'avait fait détester ce que je ne recevais pas; je trouvais ce mot ridicule. Laid. Un terme réservé aux personnes faibles, bébêtes, aux poules mouillées élevées dans du coton. En seconde position dans mon palmarès, il y avait «tendresse».

Aujourd'hui encore, il y a des gens qui me déclarent: «Ta maman, c'est quelqu'un de bien»Que répondre?

           
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